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Esprit Novo
10 juin 2011

Retisser le lien social !

Si je viens à me poser la question aujourd'hui de la souffrance du lien social, c'est que je constate jour après jour son caractère étiolé... Mais d'abord, qu'est-ce que ce lien social ? A-t'on réellement besoin de lui ? Et enfin comment renouer ce lien de manière durable et bénéfique ?

 

 

Le lien social

 

Il concerne toute relation implicite ou explicite, consciente ou non qui met en relation de manière physique ou non deux individus. Qu'il s'agisse d'un lien de nature professionnel où la hiérarchie est prépondérante, d'un lien commercial ou le tact est l'apanage de la réussite, d'une relation familiale où le jugement va bon train, voire d'une relation intime... chacune d'elles est différente par son intensité et son signifié. Leurs points communs se situe dans leur aspectinéluctable. L'humain est un être de relation et il ne peut en être autrement.

 

Le lien social se dresse en régulateur des tenants et aboutissants des droits naturels. Un individu en pleine possession de ses droits naturels doit prendre en compte pour lui-même bénéficier des avantages de la société, les droits de ses congénères. Vivre ensemble signifie faire certaines concessions, lesquelles doivent nécessairement être les même pour chacun. Le lien social permet de rappeler à chacun qu'il n'est pas seul et se doit comme à lui-même le respect et la tolérance.

 

La liberté est ce qui individuellement représente la marge de manœuvre maximale de chacun. Le regroupement en société qui permet de protéger et de rendre efficient se doit d'être fondée sur un socle égalitaire afin qu'elle ne soit pas subie par l'individu mais choisie. Quant à la fraternité, elle est une conséquence de l'évolution qui au cœur de notre neo-cortex (la "couche" de neurones la plus récemment développée dans l'évolution de l'Homme) nous a donné la possibilité d'innover. L'innovation découle de l'intégration cognitive née des interactions avec l'environnement, qu'il soit humain ou matériel. Elle est le résultat de la curiosité, cette même curiosité qui, si nous-même découvrons un danger dans une relation, nous poussera tout de même à nous y intéresser dans l'espoir d'y trouver un nouveau bénéfice commun.

 

La curiosité est ce qui nous pousse à nous socialiser parce qu'elle nous permet d'envisager un chemin réciproquement profitable aux côtés de nos frères humains. Le lien social naît donc de l'individu et de cet espoir qu'il nourrit. Il ne se résume donc pas au signe de tête le matin en croisant votre voisine ou à tenir une porte à une vieille dame sortant de l'épicerie. Le lien social est cette volonté d'aller vers l'autre parce qu'on souhaite y trouver matière à conforter notre idée que la société est un bénéfice pour chacun d'entres nous.

 

 

Le besoin de lien, le besoin d'esprit

 

Car par-delà le besoin instinctif de voir ses illusions de communion confortées, il est possible de saisir, dans les flots incommensurables de possibilités offertes par la société, un peu d'esprit.

 

Plus exactement l'esprit se nourrit de relations, de contradictions, d’échecs, de satisfactions, de connaissances et de projets. L'esprit ? C'est cette parcelle de philosophie naturellement présente au fond de nous qui nous pousse au questionnement existentiel et nous attire vers une conception de notre avenir tournée vers ce que l'on considère comme le progrès. C'est une entité motivationnelle, et celle-ci peut s'entraîner pour devenir plus ou moins développée et prendre part dans nos réflexions et activités quotidiennes. La spiritualité est par extension cet art de développer son esprit pour qu'il prenne de l'ampleur dans nos raisonnements. Reste encore à savoir à quoi bon ?

 

Alors je ne fais pas la dichotomie entre l'Homme d'esprit et l'Homme matérialiste, je fais encore moins un quelconque jugement mais vous encourage à observer autour de vous les comportements de chacun en terme de projets et à vous rendre compte de l'aspect matérialiste de certains, ceux-ci mettant tout leurs efforts pour accumuler des richesses, des relations, des loisirs... tandis que d'autres consacrent leurs efforts pour améliorer la qualité de leurs us, de leur rapport au monde et de leur vision de l'existence.

 

L'esprit est la petite étincelle d’éternité potentiellement présente en chacun de nous. Certain trouveront dans la foi en une vie supra-terrestre un aboutissement d'une existence pieuse et humanitaire. Certains verront dans la peur de l'enfer une raison qui les poussera à l'altruisme. D'autres considéreront une vie de culture et de progrès humaniste comme l'apogée du potentiel humain. Dans tous les cas il n'est pas question de religion mais bel et bien d'intellect éclairé et d'un monde que l'on souhaite voir s'améliorer.

 

L'esprit est au cœur du lien social puisqu'il pousse à voir en l'autre un aboutissement de son existence. La volonté de venir en aide, la volonté de rendre ceux qu'on aime heureux, le plaisir que l'on a à les voir s'éveiller à la culture, à un savoir-faire et à un savoir-être. Le lien social est ce qui fait de nous des êtres humains à part entière, communiquant, fort de nos identités dont le statut et le rôle sont indissociables de la vie en société.

 

 

Renouer le lien, retisser la société

 

Il existe une solution à la fois simple, belle et compliquée. Celle-ci se nomme empathie et il s'agit de la capacité à prendre en compte la globalité d'autrui dans ses comportements.

 

L'empathie est un processus cognitif qui permet de se mettre dans la peau d'un personnage sans en subir le retour de force émotif (sympathie) et ainsi ne prendre en compte que les aspects objectif de la situation. Qu'elle soit tournée vers soi (internalisée) ou vers l'autre (externalisée), l'empathie est souhaitable en toute circonstance où une relation est potentiellement génératrice de souffrance. Elle permet ainsi de prendre de la distance et surtout de comprendre rationnnellement les éléments en présence.

 

Il s'agit d'une forme d'intégration de toute situation qui vise à éviter le plus possible les comportements impulsifs pouvant dégénérer sur le plan relationnel.

En toute circonstance, il convient de se poser certaines questions lorsque arrivent certaines émotions comme l'incompréhension, l'angoisse, la colère... Qu'est-ce qui me fait naître une telle émotion ? Que signifie cet élément que je perçois ? Puis-je y faire quelque chose ? Si non, cette émotion est-elle légitime, et va-t'elle améliorer la situation ? Quelle est l'issue que je souhaite voir arriver ? Comment faire pour y parvenir ?

 

Se poser une série de question sur la thématique de la relation est un bon moyen pour se donner du temps de réflexion et donc prendre de la distance avec ses propres émotions. Il est donc dans cet état, plus aisé de prendre une décision qui soit profitable, au mieux à tous les protagonistes, au pire à soi-même.

 

C'est parce que l'individu ne se pose pas de question sur ce qu'autrui pense que le lien social est en souffrance. Des situations de conflit arrivent et ne voit que des parties en bran-le-bas de combat. Comment espérer que dans ces parties subsistent l'envie de construire en commun et donc l'envie de tisser un lien. Par l'empathie et la compréhension de l'autre, il est possible de faire un premier pas vers un avenir en commun qui serait profitable à chacun. C'est donc de renouer un à un les liens que tisse notre société et qui ont longtemps été étiolés dont il s'agit, une démarche individuelle vers le collectif.

 

 

 

Pour reprendre un slogan bien connu, si chacun fait un peu... c'est la société qui gagne. Et si l'on prend en compte la construction de l'édifice sociétal sur la base que chaque individu en est une brique, ce qui est bénéfique à l'un doit pouvoir se voir dans l'édifice et ce qui est bénéfique pour l'édifice sera profitable à chacun. Il s'agit maintenant d'agir et de faire tous ensemble un pas vers l'autre.

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