L'Homme, la société, Dieu

En marge du débat sur la laïcité, il semble que 3 positions complètent la population nationale et semblent suivre un but a priori différent mais dont la présence n'est pas incompatible avec la vie dans une société pluriculturelle et pluriconfessionnelle.

Les théistes (idéalement croyants et pratiquants) ont foi en une personne divine omnipotente et omniconsciente. Cette pensée leur amène au pourquoi de la vie humaine sur Terre, comme un petit goût de paradis en l'espoir d'un ticket pour une vie meilleure à acheter par le bien. Par la volonté d'être parmi les heureux détenteurs de l'express des cieux, la bienfaisance est une aspiration naturelle et encouragée. Cette bienfaisance transcende les cultures et permet un contact minimum entres elles. La bienfaisance est présentée comme un standard comportemental qui prêche la tolérance et le respect (surtout à l'intérieur de la confession mais bon...) et positionne donc le théiste dans de bonnes dispositions relationnelles.

Les laïques (idéalement athés) voient dans l'Homme un résultat hasardeux de l'évolution et invoquent la raison comme seule différenciation possible entre l'Homme et la bête. Dans l'esprit laïc, il n'y a pas de pourquoi, les faits sont bruts, l'Homme est sur Terre et la création de la société, d'un tout en lieu et place d'un rien est leur but. Ils sont assujettis à la Loi des Hommes comme précepte de sagesse et pratiquent l'intellectualisation dans le respect des valeurs qui sont la source de la différenciation entre le bien et le mal. L'individu laïc pratique la tolérance et le respect d'autrui puisqu'il s'agit d'un idéal de sagesse, ce qui place le laïque dans de bonnes dispositions relationnelles.

Les Déistes croient en un principe créateur nécessairement impalpable et transcendant. Ils partent du principe que l'Homme est là par la volonté de la nécessité mais que le principe est par ailleurs inaccessible à l'Homme et à ses outils. La recherche de la transcendance est née d'un constat simple et alarmant : l'Homme manque d'esprit. Par la spiritualité, le déiste cherche la transcendance. Le Déiste ne suit pas de dogme et fait de la recherche de la vérité (sur les origines par exemple) le chemin de la transcendance. Quelle que soit sa voie, le Déiste doit nécessairement passer par la tolérance et le respect pour accéder à la spiritualité qui exclue de principe toute imposition ou violence, ce qui place le Déiste dans de bonnes dispositions relationnelles.

Nous venons de le voir, laïques, Théistes et Déistes sont idéalement dans un relationnel positif. Où est la barrière entres les Hommes donc ? La barrière est dans ce constat Déiste qui fait qu'il manque à l'Homme de l'esprit. Dans ce constat laïque qu'il manque de valeurs. Dans ce constat Théiste qu'il manque d'un but. Trois façons de voir différentes mais qui ne s'excluent pas systématiquement !

Quelle que soit la voie qu'il choisit, l'Homme doit intégrer avant tout que même s'il ne voit pas les raisons ou le but de sa présence sur Terre, rien ne justifie qu'il gâche sa vie ou qu'il dégrade celle des autres. Il est tout sauf inutile d'entreprendre un travail individuel de valorisation de son existence, et ce quelle que soit l'âge. Qu'il s'agisse d'un but, de valeurs ou d'esprit, il est possible de construire sa vie à tout moment. Qui plus est, aucune de ces voies ne s'oppose à l'autre dans la mesure ou l'empathie et la compréhension sont des conséquences et des évolutions de la tolérance et du respect.

Bien entendu, ce discours est simplifié pour les besoins de la démonstration. Il suit un triptyque de positions claires et affirmées idéalement pratiquées et qui est dans la théorie mis à mal par les pulsions de l'Homme. Il a pour but de mettre en lumière que confessionnel ou non, nous ne sommes pas incompatibles entres nous si nous ouvrons les yeux sur ce que nous désirons faire de notre vie. Construire prend du temps, se construire est primordial. Nous sommes les fondations de la réussite de notre société à perpétuer nos valeurs, cultiver notre esprit et suivre ou énoncer notre but.