Trois artères et une veine

D'un sang veineux, malmené par les tourments sinueux de la circulation, agressé par les déchets de l'organisme, le globule rouge une fois revigoré à la lumière de la respiration pénètre dans le saint des saints, le moteur, le rythme de la vie pour être propulsé vers de nouvelles aventures.

Trois voies s'offrent alors à lui dans ce combat permanent contre le caillotage et l'élimination par les vaillants globules blancs.

La première artère menant au muscle assure un chemin propice à la force. Qu'il s'agisse de construire une œuvre ou de détruire, le muscle est là à son affaire violente.

La seconde artère conduisant aux intestins promet un chemin calme et reposant. Remettant à plus tard de nouvelles péripéties notre ami globule se repose, à moins qu'il ne s'agisse d'un choix permanent et qu'il végète.

Enfin, le troisième choix, le cerveau met en œuvre un effort de mutation, d'adaptation, qui s'il n'y prend pas garde devient de la soumission et mène à l'épuisement.

Ainsi, le passant à chaque patte d'oie qui s'offre à lui dispose de trois  solutions : le combat, l'évitement ou l'acceptation... à moins que la facilité l'emporte et qu'il ne s'agisse de la violence, la démission ou la résignation.