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Esprit Novo
15 avril 2011

Tous pour un pourris ou tous unis pour tous ?

 

Une conversation fort intéressante hier soir ! Encore un sujet de plus pour réfléchir !

En discutant avec une amie, la discussion en est venue à une constatation, celle qu'à l'université, la pédagogie n'avait plus lieu d'être. La pédagogie étant l'art d'éduquer, d'enseigner des savoirs et des méthodes, cette affirmation peut sembler étrange, voyons cela de plus près.

Le primaire, rien de très confus, objectif : lire, écrire, compter ! Besoin d'outils, de savoir et d'un cadre pédagogique.

Le lycée : acquérir des connaissances générales suffisantes et des méthodes permettant de valider le baccalauréat, développer certaines capacités comme l'autonomie...

Le collège, déjà moins clair. Accumuler des savoirs, des savoir-faire ? Poursuivre l'apprentissage de la vie en communauté comme entamé au primaire ? Le rôle du collège faisant débat en ce moment, je vous renvois à l'actualité !

Quoi qu'il en soit, ces trois phases scolaires semblent rigoureusement encadrées pédagogiquement.

Nan, la véritable question est le devenir de chacun au niveau professionnel. On parle d'inégalités dans l'éducation, d'élitisme souvent, de nivellement par le bas parfois. Mais le véritable objectif d'une vie professionnelle est la spécialisation (moyen à tout, donc bon à rien !) et donc la poursuite d'une voie professionnelle qui peut revêtir la forme universitaire ou la forme des formations professionnalisantes. La première étant basée sur l'autonomisation de l'étudiant à la recherche d'un sens critique certain, proposant cours magistraux et périodes libres d'organisation de l'étudiant. La seconde offrant une armature solide à ses élèves, planifiée, articulée, accompagnant chacun tout au long de la formation.

Notre discussion nous a amené à considérer deux types de personnes professionnelles. D'un coté les "universitaires", professionnels formées à "réfléchir" dirons-nous dont les outils sont la remise en cause, l'innovation, la recherche... De l'autre, les "exécutants", professionnels compétents, formatés à suivre des protocoles existants, à "agir" pour simplifier. Leurs outils sont la rigueur, la loyauté, la fiabilité... J'imagine que quiconque lira ces lignes pourra se sentir insulté d'une telle dichotomie. J'imagine qu'au fond de lui aussi il fera ce constat et comprendra qu'il ne s'agit nullement de ma part d'un dénigrement.

Je pense sincèrement, et sans élitisme, que tous ne peuvent supporter un enseignement universitaire, de la même manière que tous ne peuvent supporter une formation professionnalisante. Il y a de manière innée des personnes qui auront besoin d'être toujours cadrés, et d'autres qui seront incapables de respecter ce cadre. je n'inclue bien évidemment aucune distinction hiérarchique entre ces deux catégories de personnes !

La rigueur exécutive a ses avantages en terme de compétitivité, en terme d'efficience qu'il n'est pas possible d'attribuer au chercheur pour la bonne raison qu'on n'improvise pas une découverte par exemple. Il y aurait caricaturalement le patron et l'ouvrier en sommes... ?

Il semble surtout que le nombre des patrons tende à diminuer sous l'effet des marchés, sous l'effet de cet individualisme contagieux qui se manifeste dans toutes les couches de la société. Ainsi l'économie de marché crée-t'il de plus en plus de grands groupes, centralisant la recherche, optimisant le travail des exécutants, toujours plus influents, toujours avalant ses concurrents !

C'est un constat, combien de bac+5 voire +7 pointent au chômage ou travaillent à des postes qui ne leurs correspondent pas ? Le recrutement des universitaires est en diminution. Trop prise de tête de faire travailler un universitaire peut-être ? Ou alors le bon vieil argument "coûte trop cher" ? Il cherchera à changer le monde peut-être ? On lui préfère un exécutant qui obéira à ses ordres et ne prendra pas d'initiatives (caricaturalement).

Nan ce n'est pas une histoire de lutte des classes, c'est une histoire de perte des points de repères humains. C'est une histoire de manipulation mentale qui nous formate à l'obéissance sous couvert d'efficacité alors même que le profit est l'unique but. C'est une histoire de manque d'esprit puisqu'il n'est rien de plus irresponsable qu'un profit aveugle réalisé aux dépens de personnes incapables de protester, car enfin il n'est rien de plus vil qu'un acte dénué de morale. C'est une histoire qui a fait tant de petits qu'il semblerait que ce ne soit que l'histoire de l'Homme que l'on écrit... c'est une histoire de la bête qui, égoïste, cherche sa seule subsistance au risque de créer le déséquilibre !

Nous sommes face à une situation ou une imposante masse se fait manipuler autant par les médias que par ses pédagogues pour leur faire avaler tout et n'importe quoi. Nous sommes face à une situation où l'Homme de réflexion se fait rare dans ce monde où l'argent corrompt et divise. Nous sommes dans un monde où l'on encourage l'individualisme alors qu'il se fait de plus en plus évident que la communication et l'union sociale sont les seuls moteurs permettant de répondre à l'excessive gravité de cette crise humaine que nous traversons !

Nan je ne suis pas en train de dénigrer les ouvriers, je suis en train d'exhorter quiconque me lira à réfléchir sur sa position professionnelle. Je suis en train de constater qu'on ne nous encourage pas à réfléchir, mais qu'on nous encourage à être dociles. Je vous incite à réfléchir sur la légitimité éthique du travail que vous réalisez, sur l'efficacité responsable des actes de vos entreprises, sur le comportement cohérent de vos collègues... J'encourage quiconque me lira à se servir de son cerveau non-exclusivement pour lui-même mais pour l'ensemble des personnes qui l'entoure. Une prise de conscience collective mettra enfin un coup d'arrêt à l'individualisation à outrance.

Bien sûr, l'amélioration de l'individu est la base de l'amélioration de l'Humain, mais le développement personnel, que j'encourage, ne doit pas être confondu avec l'égocentrisme et l'égoïsme ! Une prise de conscience collective du potentiel de chacun amènera progressivement, de plus en plus de monde à devenir un "universitaire" responsable, éthique, citoyen du monde et organe indispensable d'un ordre fondé sur les valeurs humaines telles que la fraternité, le respect, le dépassement de soi et la tolérance (ceci permettant par la même occasion une émancipation de tous) !

Ouvrier ou patron, qu'importe le destin que l'on se fixe tant qu'il ressort de l'Humanité un projet commun d'amélioration de l'Homme et de sa condition spirituelle et matérielle sur Terre !

 

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Esprit Novo
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