Pour une laïcité de la tolérance

S’il est une source de conflits évidente au regard de l’histoire, ce sont bien les convictions religieuses. Et s’il est un motif désuet sur lequel nous pouvons nous fâcher, ce sont bien ces mêmes convictions religieuses.

Si nous écoutons attentivement les discours des différentes confessions, le principe fondamental est bien souvent le même : aime ton prochain, respecte tes frères, fait le bien sur Terre pour espérer un paradis de l’âme, ait foi en une entité supérieure bienveillante… C’est certain, il n’y a décidemment que peu de différences dans le fond basal des religions.

A croire qu’une fois encore tout n’est qu’une question humaine. Si les Hommes sont bons, l’entreprise qu’ils gouvernent sera un bénéfice pour tous. S’ils ne le sont pas, cette entreprise pervertira le message positif à sa source pour profiter à quelques uns au détriment d’une majorité.

Un précepte alchimique stipule que « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas »… si Dieu a fait l’Homme à son image, il n’est pas étonnant qu’il ne se soucie guère de nous voir nous entretuer, seul compte pour lui la puissance liée aux forces en action et ce qu’il pourra tirer à l’issue du conflit. Mais si l’on considère que l’Homme a fait Dieu à son image il parait évident qu’à travers les textes dont il est la « source » nous puissions voir un potentiel fraternel d’une grande bonté en l’Homme. Reste à savoir comment le mobiliser.

L’Homme est une créature imparfaite soit, mais il peut tendre vers son émancipation morale tant et si bien qu’il nous est possible d’espérer un avenir dans l’union. Il y a tellement de bonnes paroles en la religion, pourquoi se limiter à un rapport de soumission, à cette frayeur d’une après-vie de douleur si nous n’agissons pas bien ? Pourquoi ne pas passer de la punition paternelle à une prise de responsabilité individuelle ? Est-il tellement dur de penser aux conséquences de nos actes que nous préférons nous en remettre à quelques commandements prémâchés ? En soit nous ne sommes pas idiots, mais étrangement lâches. Notre existence est un cadeau hasardeux qu’il nous appartient de rendre le plus beau possible auprès de nos frères humains. Une petite touche de réflexion pour accéder à la compréhension, une petite touche d’empathie pour accéder à la tolérance et nous aurons enfin ce comportement responsable dont je parle si souvent dans mes textes, loin de toute contrainte mystique et religieuse, loin de tout dogme.

La fraternité ne doit pas être une conséquence subie de notre peur de finir sous terre dans les flammes. Elle doit, au contraire, être la cause de notre petit coin de paradis terrestre.